Le reportage de France 2 tournée dans la plaine le 09/03/2018.
Yvelines : une ville impuissante face à une décharge sauvage étendue sur 25 hectares
À Carrières-sous-Poissy (Yvelines), une gigantesque décharge sauvage s’étend depuis une dizaine d’années. Les riverains sont excédés. La ville, elle, se sent impuissante.
Des déchets à perte de vue, 25 hectares souillés. Pour saisir l’ampleur de cette triste réalité, il faut surplomber la plaine. Nous sommes à Carrières-sous-Poissy (Yvelines), Paris se trouve à 30 kilomètres de là. Il suffit de se baisser pour comprendre la nature de ces détritus et leur origine : beaucoup ne viennent pas de pollueurs particuliers. Au détour de ces tas d’ordures il y aurait pire : des déchets toxiques, comme de l’amiante, selon une association de défense de l’environnement. Depuis dix ans, la plaine est polluée et le phénomène s’est récemment amplifié. Le propriétaire d’un des terrains a installé et a filmé les allées et venues. À chaque fois, une camionnette décharge. Encore et encore, jusqu’à la tombée du jour : une vingtaine de véhicules sont repérés en l’espace de 48 heures.
La ville est impuissante
Les riverains sont excédés. L’un d’entre eux a lancé une pétition qui a obtenu 1 000 signatures. Paradoxalement, un centre de tri se trouve à une centaine de mètres à vol d’oiseau de la décharge sauvage. En principe, les camionnettes de BTP devraient s’y rendre, mais cela a un coût : 121 euros la tonne de déchets non triés et jusqu’à 500 euros pour une tonne de déchets amiantés. La décharge sauvage est donc une bonne affaire. Les autorités ont installé des plots en béton qui gênent les camions. Mais le mal est déjà fait : elle n’a pas les moyens de vider la décharge. Pour ce genre de décharge, la loi se veut dissuasive : 2 ans de prison et 75 000 euros d’amende. Mais encore faut-il identifier les coupables et les prendre en flagrant délit.